La cohésion sociale en question(s)

Valérie fournier, Présidente du Groupe Habitat en Région

Se revendiquer « Groupe Habitat en Région »

Le Groupe Habitat en Région a fêté en 2018 ses deux ans. Après un premier rapport consacré à la constitution de notre groupe puis un deuxième aux territoires, la constituante fondamentale de notre modèle, j’ai souhaité aborder dans ce troisième rapport le thème de la cohésion sociale. Pourquoi ce choix alors que le contexte économique de notre secteur laisserait plutôt présager une baisse des fonds alloués aux actions sociales ?

 

« Grandir Ensemble », tel était notre vœu commun, notre premier plan stratégique. Depuis deux ans nous avons effectivement grandi. Nous avons collectivement posé les fondations de notre groupe, formulé nos ambitions, mis en place un modèle original, fondé sur les expertises territoriales de nos entreprises. Il a déjà prouvé sa pertinence et son bon fonctionnement et j’en suis très fière. Mais cela ne suffit pas. Il nous fallait aussi cimenter notre culture d’entreprise autour de valeurs communes, d’un engagement partagé.

 

Au-delà de fournir un toit à des personnes ne pouvant accéder à l’offre du parc privé, notre mission première, dite d’utilité sociale, est de permettre à ces mêmes personnes d’être intégrées à la société. C’est cette conviction qui me guide au quotidien et c’est avec une grande satisfaction que j’ai constaté en œuvrant pour notre groupe qu’elle était largement partagée par tous nos collaborateurs. Nous l’avons d’ailleurs illustré en organisant en 2018 les premiers prix de l’Académie Habitat en Région destinés à révéler et récompenser des projets internes innovants au service, toujours, des habitants.

 

La cohésion sociale est notre projet commun, elle irrigue tous les métiers de notre entreprise, du gardien au chargé de contentieux en passant par le directeur du patrimoine, le chargé de clientèle ou le juriste. C’est elle qui nous rassemble, qui nous permet de nous appeler « Groupe Habitat en Région ». Dans un contexte tourmenté pour les bailleurs sociaux, où les fractures sociales, familiales ou territoriales s’accentuent – la revendication des gilets jaunes en est d’ailleurs une expression – conjuguées à une action de l’État qui vient puiser dans nos fonds propres, il ne faut pas abandonner notre raison d’être. Nous devons au contraire nous révéler encore plus ingénieux pour que les arbitrages ne se fassent pas en défaveur des actions sociales. Et pour cela j’ai pleine confiance en notre ressource.

 

Pour toutes ces raisons, et parce c’est aussi notre mission en tant que groupe de proposer une réflexion sur notre métier, nous avons voulu cette année nous affranchir du consensuel exercice du rapport d’activité pour examiner le concept de cohésion sociale. Dans toute la France, nous avons interrogé des personnes sur le terrain qui œuvrent au quotidien dans nos entreprises pour maintenir le lien social, des penseurs qui nous offrent bien sûr une approche théorique, mais aussi un enrichissant recul sur notre activité, et l’artisan de la loi Elan, le ministre Julien Denormandie. Je les remercie tous chaleureusement d’avoir bien voulu partager leur savoir et leurs convictions. Ce sont ces témoignages que nous vous livrons dans ce rapport, comme un arrêt sur image objectif mais éphémère de la cohésion sociale.